C’est une première. Pendant deux journées portes ouvertes, Coriance fait découvrir à ses usagers la chaufferie biomasse alimentant tout le réseau de chaleur urbain qui court à travers la ville. Des visites instructives.
Petite activité inhabituelle au pied de l’Unité de valorisation énergétique, UVE (l’usine d’incinération), où est située la chaufferie. Ce mercredi et demain, les livraisons de bois ne sont plus les seules à déclencher l’accès des grilles. Les visites s’enchaînent par groupe de 10 et créneaux d’1h30. “C’est la première fois que nous organisons des journées portes ouvertes pour nos abonnés. Nous attendons une cinquantaine de personnes sur les deux jours”, se félicite Théo Rioux, chargé d’affaires du groupe Coriance. C’est sa filière GEB (Green Energie Brive) qui gère le réseau.
Si la chaufferie a été installée juste à côté de l’UVE, c’est qu’il y a une bonne raison : elle fonctionne en majorité grâce à cette dernière. “58% de la chaleur est produite à partir de la récupération de la vapeur d’eau provenant de l’usine d’incinération. La récupération se fait à de basses températures, c’est d’ailleurs la particularité de Brive.” Ce n’est pas la seule source d’approvisionnement puisque la Ville a a fait le choix d’un mix énergétique englobant aussi pour 24% du bois mais aussi du gaz en appoint.
Après un rapide topo en salle de réunion, la visite va donc suivre le même parcours que le bois entrant. “Il s’agit de plaquettes provenant de débris forestiers locaux dans un périmètre de 90km.” Les camions viennent régulièrement alimenter les silos. “Il y a un roulement important car les bois sont brûlés dans les 48 heures de leur arrivée.”
Le réseau s’étend sur 21,5km à travers la ville et alimente plus d’une centaine de bâtiments publics comme privés : les équipements municipaux, les écoles, l’hôpital, la CCI, la sous-préfecture, des logements collectifs de Brive habitat, des copropriétés… “Et quelques maisons individuelles, c’est une particularité de Brive.” Parmi ces particuliers, Fabienne et Jean-François qui habitent entre les lycées d’Arsonval et Cabanis. “Nous avons été les premiers à contacter Coriance. À l’époque, nous étions au fuel et nous avions à changer notre chaudière. Nous avons vu que nous étions sur le tracé du réseau. Ça fait trois ans maintenant et nous sommes très heureux d’avoir fait la démarche. Nous n’avons plus à nous soucier du réapprovisionnement, de l’entretien de la chaudière, du ramonage. Nous y gagnons au niveau économique vu l’augmentation du coût du fuel et c’est aussi une démarche environnementale.”
Plus de 80% de la chaleur est en effet produite à partir des énergies renouvelables et de récupération. Qui plus est, les rejets dans l’environnement sont strictement contrôlés. “Les vapeurs rejetées sont moins chargées en CO2 et en particules fines que si vous brûlez des buches dans la cheminée”, assure Théo Rioux. Ce choix énergétique permet ainsi une diminution des rejets de 12.900 tonnes de CO2 soit l’équivalent des émissions de 10.750 véhicules sur une période d’un an.
De salle en salle, se découvre un univers de tuyauteries, d’armoires et d’écrans de contrôle. “Tout est automatisé.” Contrairement à ce que l’on aurait pu croire, il fait garder sa grosse laine pour visiter les installations. La température est aussi glaciale qu’à l’extérieur. “Preuve que notre rendement est optimal, sans aucune perte”, s’amuse le guide. La visite s’achève par les deux chaudières d’appoint au gaz. “En cas de panne, elles sont en capacité de secourir tout le réseau.”
La chaudière est loin d’avoir atteint sa pleine capacité et le réseau poursuit son développement sur 5 ans. Il va se prolonger avenir Maillard en profitant de la rénovation de cet axe. Doivent l’intégrer également en 2024 les trois collèges, Jean Moulin et son gymnase, Cabanis, Jean Lurçat et d’autres logements de Brive habitat.
Rédactrice : Marie Christine MALSOUTE, Photos : Fatima Kaabouch
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